L’urgence environnementale actuelle nous invite à nous mobiliser et à agir sur le quotidien, notamment dans nos déplacements. Si chacun peut agir à titre individuel, il convient aux collectivités d’accompagner et d’encourager ces volontés pour rendre notre air plus respirable et notre avenir, meilleur.
Chacun de nous est attaché à sa voiture, symbole de liberté mais également outil parfois indispensable pour se rendre au travail. Pourtant, l’un des défis des ces prochaines années, est sans aucun doute d’arriver à se passer le plus possible de son véhicule, autant de pouvoir d’achat gagné pour les utilisateurs.
Les collectivités doivent proposer des solutions alternatives et incitatives : la gratuité des transport en est une.
Des villes ont fait le choix du transport gratuit
Au moment où le débat national se poursuit un peu partout en France, la gratuité des transports en commun est dans tous les esprits, elle fait son chemin ; elle est évoquée en substance et parfois approfondie. En effet, les intérêts sont multiples et mériteraient d’être davantage mis en avant : ils peuvent être sociaux, économiques et environnementaux.
D’ailleurs depuis quelques années plusieurs agglomérations ont franchi le pas : 23 réseaux sur 290 appliquent la gratuité intégrale. On peut citer : AUBAGNE, 45800 habitants, communauté d’agglomération, mise en place de la gratuité en 2009 ; BAR LE DUC, 19415 habitants, communauté d’agglomération, mise en place en 2008 ; CASTRES, 82850 habitants, communauté d’agglomération, mise en place en 2008 ; BOULOGNE BILLANCOURT, 116220 habitants, Commune, mise en place en 2008.La liste n’est pas exhaustive…
COULOMMIERS en Seine et Marne peut aussi rentrer dans l’histoire, notamment dans le cadre de la communauté d’agglomération.
L’automobile individuelle coûte aussi très cher aux individus et à la collectivité
Les détracteurs des transports gratuits mettent toujours en avant le coût que cela représenterait pour les collectivités. Pourtant, loin d’être une charge, le transport gratuit peut s’avérer rentable pour l’économie d’un territoire et pour ses habitants. En milieu urbain, l’automobile mobilise en général 80 à 90% des budgets publics consacrés aux déplacements (aménagement et entretien des routes, parkings, ronds points…), les transports collectifs seulement 10 % environ. Donc, un basculement sur les transports collectifs d’une partie des crédits affectés à l’automobile peut permettre de financer à la fois la gratuité des transports publics et l’augmentation de l’offre. Malgré tout, des transports publics gratuits peuvent créer l’illusion d’un service sans coût, de même que les automobilistes ne perçoivent généralement pas le coût réel de leur voiture (4 000 €. C’est le chiffre estimé des dépenses annuelles des ménages liées à l’automobile).
La question décisive du transport public gratuit semble en fait tourner autour de cette notion du « coût » dans la mesure où, comme pour tout service public, l’argent doit bien venir de quelque part. Si l’ensemble des réseaux de transports publics urbains devenaient gratuits, il est possible d’estimer le coût total à l’échelle française de l’ordre de 3 à 4,5 milliards d’euros par an.
Dans les villes qui ont instauré la gratuité, les fonds nécessaires pour payer ces services proviennent principalement des employeurs et des collectivités locales. En effet, le financement de la gratuité des transports publics à l’échelle des villes ou des agglomérations passe soit par une augmentation des impôts locaux, soit par une augmentation du versement transport, une taxe à laquelle les entreprises sont assujetties dès lors qu’elles ont plus de 9 salariés.
Gratuité partielle
On peut aussi envisager la gratuité partielle des transports dans certaines villes lors de pic de pollution, comme en 2014 en IDF ou à Lyon, Dijon et Grenoble.
La gratuité peut aussi être utilisée dans le cadre des services offerts par les entreprises, comme un centre commercial ou par un établissement public, comme un hôpital, un université ou un aéroport, qui peuvent mettre en place des navettes gratuites.
Avantages collectifs, commerciaux
Le transport gratuit peut rendre le système de transport plus accessible et équitable pour les habitants à faible revenu. Il peut aussi provoquer des changements qui transforment le rapport des usagers au transport, avec l’effacement des barrières sociales, l’apaisement des tensions, la reconnaissance vis-à-vis du travail de conducteurs et la fin des contrôles.
Un rapport de l’ADEME démontre que la gratuité engendre une augmentation importante de la fréquentation. Ainsi, à CHATEAUROUX, la gratuité totale a entraîné une hausse très importante de la fréquentation de + de 100 %
Un autre avantage de la gratuité réside dans le report modal (passage de l’automobile aux transports en commun) : CHATEAUROUX : 3000 déplacements en voiture par jour se sont reportés sur les bus. A AUBAGNE : La fréquentation des bus a augmenté de 170 % un an après la mise en place de la gratuité
Certains services de transport gratuit sont financés par des entreprises privées (comme les commerçants dans un Centre Commercial dans l’espoir que cela augmente les ventes ou autres revenus provenant de l’augmentation de la fréquentation.)
Des employeurs proposent des navettes gratuites comme un avantage pour leurs employés ou dans le cadre d’un accord avec les autorités locales.
Pour bien des villes moyennes, la gratuité apparaît comme un levier pour redynamiser leur centre ville concurrencé par les zones commerciales périphériques. Ainsi, la gratuité peut participer au développement de l’activité du centre ville.
Coulommiers mérite que cette question soit étudiée pour le bien de ses habitants et des acteurs économiques du territoire.